LES
CONDUCTEURS : principaux types de réseaux
Les
réseaux en conducteurs aluminium ou cuivre
nus
Les réseaux
torsadés isolés avec porteur
isolé
Les réseaux
torsadés isolés avec porteur
nu
Les réseaux
torsadés isolés «
auto-portés »
Les
réseaux en conducteurs aluminium ou cuivre nus : |
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Encore très présente sur les réseaux électriques
français, et après plusieurs dizaines d’années
de service, cette technique n’est que très rarement
utilisée de nos jours. Elle présente une multitude
de contraintes, tant au niveau de l’installation (déroulage
et fixation de quatre points de fixation, hauteur d’installation,
encombrement des « nappes » beaucoup plus importantes...)
, qu’en terme d’entretien (intervention sous-tension,
élagage fréquents…) et de prévention
des risques (contacts accidentels , protection des intervenants
de proximité en charge de l’éclairage publique
ou des ravalements de façades…).
Les
réseaux en conducteurs torsadés : |
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La distribution aérienne en câbles torsadés
basse tension a été développée par
EDF dés 1955. Le principe porte sur le regroupement des
quatre conducteurs (les trois phases + le neutre), recouverts
d’une isolation PRC noire, en une seule « torsade
» (ou faisceau). Les avantages
de cette technique par rapport à celle
des lignes en conducteurs nus sont considérables:
Réduction des abattages en zones boisées
Réduction
des distances réglementaires d’installation
(obstacles environnants)
Simplification
des installations (nbre des éléments de
fixation réduits, réalisation possible de poteaux
« mixtes » supportant un réseau électrique
BT et un réseau MT ou télécom par exemple)
Réduction
des risques électriques (risques d’incendie,
contacts accidentels...)
Réduction
des coûts d’installation et de maintenance
(déroulage considérablement facilité, temps
d’installation réduit, nombre de points d’ancrage
4 fois moins importants, facilité d’intervention
sous tension, possibilité d’installation du réseau
sur façade, avec élimination des poteaux encombrant
les trottoirs... )
Réduction
sensible des chutes de tension (se traduisant par davantage
de kVA distribués pour une même chute de tension
en fin de ligne)
Esthétique
et environnement (possibilité de dissimuler la
torsade sur façade ou en avant toit si le site possède
un intérêt architectural)
Amélioration
de la fiabilité des réseaux (l’utilisation
d’accessoires isolé et étanche contribue à
la fiabilité des contacts électrique et à
la protection contre la corrosion).
Les
techniques de réseaux aériens torsadés
Dans
la gamme des « torsades » pour les réseaux
aériens de distribution BT (« ABC system »),
on peut distinguer trois solutions différentes.
La
différence entre ces « torsades » porte essentiellement
sur la nature et la tenue mécanique des conducteurs qui
les constituent.
1/
Les réseaux torsadés isolés « auto-portés
» :
Le faisceau de câbles (la « torsade ») est constitué
de quatre conducteurs identiques en alliage d’aluminium.
Dans cette technologie, les accessoires de fixation supportent
l’ensemble de la torsade.
L’installation
des pinces d’ancrage ou de suspension utilisés imposent
l’utilisation d’outil de serrage, contrairement au
réseaux avec porteur isolé.
La
manipulation des quatre câbles lors de la mise
en œuvre des accessoires et particulièrement contraignante
et rend plus difficile l’installation.
L’avantage
de cette technique se trouve au niveau de la performance des efforts
mécaniques pouvant être supportés (un faisceau
de quatre conducteurs en 70mm2 présente une résistance
mécanique de 4500 DaN). Par contre, l’emploi de ce
type d’accessoires aux performances mécaniques renforcés
impliquent une installation sur des supports (poteaux) ou accessoires
(consoles, ferrures…) répondant à des tenues
mécaniques au moins équivalentes.
De
part sa robustesse, cette technique est plutôt utilisée
dans les pays d’Europe du Nord (Suède, Norvège,
UK, Irlande, Pologne…), plus fréquemment soumis à
des conditions climatiques difficiles (Neige, vent…).
Son
inconvénient majeur tient aux coûts d’installation
plus importants du fait d’une mise en œuvre beaucoup
plus contraignante (notamment pour les pinces d’ancrage
de réseau), et d’accessoires globalement moins
économiques.
2/
Les réseaux torsadés isolés avec porteur
nu:
Le principe général
de fonctionnement est identique au système avec porteur
isolé :
L’un
des conducteurs (par ailleurs considéré comme conducteur
neutre), est composé de brins en acier. Ses caractéristiques
mécaniques , supérieures à celles des autres
câbles lui permettent de supporter l’ensemble
des autres conducteurs (utilisés en tant que
phases). Les 3 conducteurs « phases», soumis
à des efforts de moindre importance, sont conçus
en alliage d’aluminium.
En
terme de pose, cette constitution conduit à n’utiliser
les organes de fixation (pinces d’ancrage ou de suspension)
que pour la tenue de ce câble neutre-porteur.
Cette technique permet donc une installation des accessoires de
fixation beaucoup plus simple que la technique des 4 conducteurs
« auto-portés ».
L’inconvénient
de cette technique par rapport au porteur-isolé-almelec
tient au fait que le porteur étant constitué de
brins en acier, il est donc plus rigide, et se révèle
plus difficile à manipuler lors des installations.
L’autre
particularité de cette technique découle de la non-isolation
de ce câble. En effet, l’absence d’isolant sur
le conducteur favorise le glissement des élément
de serrage sur le porteur. Ce problème implique le plus
souvent l’emploi d’accessoires utilisant des boulons,
et impose par conséquent l’utilisation contraignante
d’outil lors de la mise en oeuvre.
Il
est également à noter que les connections effectuées
sur ce porteur nu ne sont pas étanches. Elles
sont donc soumis à des infiltrations possibles d’éléments
extérieurs, pouvant contribuer à la corrosion des
connexions électriques effectués sur ce conducteur.
Par
ailleurs, l’absence d’isolant sur ce neutre-porteur
peut présenter des risques électriques envers les
tiers et les appareillages en cas de rupture mécanique
de ce câble (conséquent par exemple à la chute
d’un arbre). Des déficiences de mise à la
terre peuvent dans ce cas entraîner des risques de sur-tension
importante. La fiabilité des mises à la terre effectuées
sur ce conducteur neutre est donc essentiel compte tenu de son
exposition particulière aux contraintes mécaniques.
Enfin,
compte tenu de l’absence d’isolation du neutre porteur,
la torsade ne pourra pas être fixée sur façade.
Cette
technique est plus particulièrement adoptée en Europe
de l’Est (République Tchèque, Slovaquie..),
ou Nord Européen (Finlande).
3/Les
réseaux torsadés isolés avec porteur isolé
: Le choix français
C’est la technologie adoptée en France par EDF depuis
les années 60.
Les
avantages d’installation et de fiabilité mécanique
que présente ce type de torsades ont considérablement
contribué à la faire connaître et adopter
par grand nombre de sociétés d’électrification
dans le monde (Espagne, Italie, Belgique, Grèce, Afrique,
Argentine, Sri-Lanka, Indonésie, Cambodge, Malaisie…).
L’un
des conducteurs (par ailleurs considéré comme conducteur
neutre), est composé de brins en alliage d’aluminium
et d’acier (dit «almelec»).
Il présente des qualités mécaniques renforcés,
propres à le considérer comme « porteur
» des autres conducteurs (utilisés en
tant que phases). Les 3 conducteurs « phases»,
soumis à des efforts de moindre importance, sont conçus
en alliage d’aluminium.
En
terme de pose, cette constitution conduit à n’utiliser
les organes de fixation (pinces d’ancrage ou de suspension)
que pour la tenue du seul câble neutre-porteur.
Par
ailleurs, les accessoires conçus selon les normes françaises
NFC-33 040 / NFC 33 041 / NFC-33 042 pour permettre la fixation
de ce type de torsades, offrent l’avantage d’une très
grande facilité de pose.
Les
pinces d’ancrage et de suspension utilisés sont installés
sans outil. En effet, des ouvertures permettent une introduction
facile du câble porteur dans les pinces de fixation, sans
aucun démontage préalable d’aucune pièce
constituante. Le serrage du câble, s’effectue soit
par une pression manuelle d’un verrou à crémaillère,
soit par un coincement conique « automatique » du
câble porteur.
Technologie
des réseaux aériens Basse Tension
Caracteristiques
des torsades et conducteurs utilisés :
Pour
les applications de branchement d’abonnés, la technique
de l’auto-porté (pas de cable spécifique «
porteur ») s’est révélée être
une solution technique bien adapté en considération
des contraintes électriques et mécaniques.
A
titre d’exemple, pour une puissance demandée de 12KVA,
et une intensité de 60A, la distance maximum recommandée
pour une torsade monophasé de 25mm2 sera de 30mètres.
La
torsade retenue sur le marché français se compose
de deux (monophasé) ou quatre (triphasé) conducteurs
aluminium de 16 ou 25mm2. Elle peut éventuellement desservir
plusieurs clients, et constituer sur de courtes longueurs le cable
principal sur lequel plusieurs raccordements d’abonnés
ou d’éclairage public seraient effectués.
Pour
la réalisation du réseau principal, les torsades
utilisés sont de type « à porteur isolé
». Sur le réseau Français, EDF a standardisé
l’emploi de 3 types de torsades:
3 x 70 + Neutre 54.6 mm2 (54N)
3 x 70 + Neutre 70 mm2 (70N)
3 x 150 + Neutre 70 mm2
Un
ou deux conducteurs d’éclairage public en 16mm2 peuvent
éventuellement être associés à ces
torsades.
Caractéristiques
techniques des conducteurs suivant la norme NFC33-209 :
Les
valeurs indiquées ci-dessus sont susceptibles de modifications
selon l’évolution des normes, et ne sauraient en
aucun cas engager la responsabilité de NILED.
Technologie
des réseaux aériens Basse Tension
Les
connecteurs de dérivation pour réseaux aériens
:
Raccordement
des conducteurs isolés torsadés
Mise en oeuvre a distance : Conçus
spécifiquement pour les raccordements
sur
conducteur principal nu, les connecteurs
«à anneau» permettent la mise en œuvre
à l’aide d’une perche à crochet.
Le
conducteur de branchement (isolé) est préalablement
raccordé dans une borne du connecteur.
Le
raccordement électrique sur le réseau BT est
ensuite effectué à distance. |
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Mise
en oeuvre au contact :
La
connexion peut être effectuée:
- soit
par serrage à l’aide d’une seule vis
des deux conducteurs
à raccorder (Exemple CF/CMA/P6/P640)
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- soit
par serrage indépendant des côtés
principale et dérivé(s)
(CD/N617/P11/P617)
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Technologie
des connecteurs à perforation d’isolant:
Les
premiers connecteurs utilisés sur réseaux isolés
étaient conçus en alliage de cuivre ou d’aluminium.
Mis au point par la société NILED dés 1932,
ces connecteurs (type CF35) avaient été
conçus à l’origine pour les connexions des
conducteurs nus.
Avec
l’utilisation dés 1955 des premiers conducteurs isolés,
l’utilisation de ces mêmes connecteurs s’est
poursuivie, avec dénudage préalable du conducteur
sur la longueur de raccordement (photo ci-dessous). L’étanchéité
de la connexion était alors reconstituée avec un
boîtier isolant.
Dans
un premier temps, vu les matériaux disponibles à
l’époque, les conducteurs étaient en cuivre
et les isolants en caoutchouc synthétique, et protégés
contre les agressions climatiques par du néoprène.
Après
une première évolution en 1962 avec l’utilisation
d’un PVC agissant simultanément comme isolant et
comme gaine protectrice, le choix technique s’est peu à
peu orienté vers l’emploi des PRC (Polyéthylène
Réticulé Chimiquement), aux propriétés
thermomécaniques plus performantes (Résistance
aux UV, aux produits chimiques, à l’abrasion et aux
chocs, aux influences mécaniques et climatiques découlant
de températures extrèmes, etc..).
Technologie
des réseaux aériens Basse Tension
Evolution
vers une connectique étanche
La
première évolution marquante de ces connecteurs
au début des années 70 s’est faite autour
de la perforation d’isolant, technique ayant considérablement
facilité le réalisation de branchement de part les
avantages qu’elle apportait:
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- Sécurité:
la technique est particulièrement adaptée
aux travaux sous-tension (la mise sous tension étant
la dernière étape de connexion)
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- Facilité:
mise en œuvre plus simple et plus rapide par la suppression
du dénudage préalable
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- Fiabilité:
le risque d’endommagement du conducteur lors de
l’opération de dénudage est écarté/le
niveau d’enfon cement des « lames »
ou « dents » de contact est calibré
à l’aide de têtes fusibles.
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En
terme de sécurité d’emploi, la technique de
la perforation d’isolant a poursuivi son évolution
par l’adoption de connecteurs « à
tenue diélectrique 6 KV »
Essai de tenue dielectrique
avec le connecteur, puis immergée sous 30cm d’eau
suivant le shéma de principe ci-dessous.
Après une durée d’immersion
de 30 mn, l’ensemble est soumis à une tension de
6KV à fréquence industriel pendant 1 mn.: aucun
claquage ne doit se produire.
Technologie
des réseaux aériens Basse Tension
Les
connecteurs a tenue diélectrique 6kv :
C’est
au début des années 80 qu’ EDF oriente
les fabricants d’accessoires pour réseaux aériens
BT sur la technologie « 6KV ».
Cette
exigence d’une connexion parfaitement étanche
sous 30 cm d’eau impose une conception de nature différente
que celle utilisée jusqu’alors:
- L’emploi
d’une visserie hors-potentiel
- L’isolation
totale des contacts électriques internes
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Elle
apporte une réelle facilité d’installation
(suppression des boîtiers isolant), ainsi qu’une plus
grande sécurité pour le monteur, mais aussi pour
les tiers. L’adoption systématique de ce type de
raccords viendra encore fiabiliser le réseau de distribution
électrique Français (renforcement de la protection
contre les phénomènes de corrosion).
Pour
les branchements d’abonnés, Electricité
de France imposera très rapidement sur ses réseaux
l’emploi exclusif de connecteurs à serrage simultané
(désignation EDF « CBS »). Cette solution trouvait
sa logique dans l’intérêt économique
qu’elle apportait par rapport au serrage indépendant.
Pour
les connections de réseaux (raccordements de sections
supérieures à 70 mm2), EDF prescrit l’utilisation
de connecteurs à serrages indépendants du principal
et du dérivé, avec dénudage côté
dérivation.Cette solution rend possible une déconnexion
des réseaux dérivés (et leur re-connexion
éventuelle).
Manchons de jonction et Cosses d’extremité:
Des
manchons de branchement préisolés permettent
aux installateurs de raccorder bout à bout deux conducteurs
isolés.
Leur raccordement s’effectue par sertissage hexagonal
du manchon. Les caractéristiques mécaniques
et électriques sont préservés, et la
connection réalisée répond à
l ‘exigence d’étanchéité
« 6KV ».
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Dés 1971, 3 dimensions de sertissage hexagonal sont retenus,
à savoir:
. 14mm (plat à plat) en branchement pour les sections de
6, 10, 16, 25 et 35mm2 Massif
. 17.3 mm pour les réseaux de sections 16, 25, 35, 50,
54N, 70 et 70N
. 21.5 mm pour les réseaux de sections 95, 120, 150mm2 |